Cette année pour mes MS je voulais travailler le langage oral et passer pour cela par les contes, dans un premier temps par la lecture puis au fur et à mesure par leur tradition orale et donc l'art de conter.
Je ne m'attends pas à ce que mes élèves narrent une histoire facilement et fluidement même à la fin de l'année scolaire mais tout ce que nous verrons et étudierons pourra nous en rapprocher.
Les contes c'est un thème assez récurent qu'on a tendance à vouloir laisser de côté après quelques années de pratique. Mais en ayant travailler avec des GS on se rend compte qu'on les aborde souvent par leur forme écrite (alors que ces derniers en tout premier se transmettaient à l'oral, d'où leur différentes versions) et qu'on finit par vite aller du côté des parodies, reprises, suites sans pour autant avoir abordé toute la possibilité du conte initial. Du coup, parfois en abordant d'autres histoires qu'y peuvent y faire référence, des clins d’œil , les élèves finissent par passer à côté.
1. Un peu de lecture personnelle:
Tout d'abord il faut lire un peu soi-même pour être au clair. J'ai donc investi dans de petits ouvrages pas chers et très intéressants :
On peut y découvrir le texte original, des versions antérieures et venues d'autres pays. Parfois, elles sont trop dures à mon goût pour être narrer à des enfants de moyenne section mais je trouve quand même très intéressant pour les enseignants de connaître la genèse de nos contes.
Et puis cet été, on m'avait donné à lire un article très intéressant dans "sciences et avenir" sur l'origine des différentes contes qui ont participé à la construction de notre culture.
Suite à ces lectures, je me suis dit que travailler dans la durée les contes pouvait être très porteur surtout pour le langage puisqu'au départ ces histoires sont transmises à l'oral.
J'ai donc pris contact avec une association parisienne agréée par le rectorat qui devrait pouvoir intervenir dans ma classe et celles de collègues pour nous conter des histoires.
Parallèlement à ces interventions, nous allons travailler la narration avec mes élèves.
2. Découverte ou redécouverte d'un conte traditionnel :
Je débute donc par plusieurs lectures d'un conte traditionnel. J'ai décidé de débuter avec "Le petit chaperon rouge" car je sais que plusieurs de mes élèves l'ont abordé avec leur maîtresse l'année passée, notamment des élèves pour qui l'oral soulève des problèmes ou bien la compréhension du français.
Je les aide donc pour démarrer avec une histoire qu'ils connaissent. Je commence par la version où le chasseur vient sauver la grand-mère et le petit chaperon rouge puis je lis celle où elles ne sont pas sauvées.
3. Introduction d'un support de langage:
J'introduis ensuite des marionnettes que j'ai dans ma classe qui représentent les personnages et je demande aux enfants ce que je dois leur faire dire.
On prend un peu de temps et je les laisse en libre accès dans la classe toute la journée pour que les enfants puissent rejouer des scènes.
je n'ai pas eu besoin d'investir elles étaient déjà dans la classe depuis fort longtemps.
4. Mise en place de support semi-codés et d'un décor :
Voici le PDF qui me sert de base pour le langage
Comme expliqué sur la feuille, je les plastifie, les aimante et les place au tableau. Je les ai introduis ce matin avant la cantine et nous avons pas eu le temps de raconter. Et bien tous les élèves m'ont demandé de raconter l'histoire...Ils se sont pris au jeu !! Chouette.
Parallèlement, j'ai fait joué à "Devine ce qu'il y a dans ma boîte" et au toucher seulement, ils devaient décrire ce qu'ils tenaient dans la main. J'avais placé des triangles, des carrés et des cercles. Ce n'est pas anodin car nous allons nous servir de ces trois formes de bases pour coder notre conte.
De lui même un enfant a fait remarquer qu'en plaçant un triangle sur un carré on fabriquait une maison...
Ni une ni deux, nous avons remplacé une des maisons dessinée et plastifiée par cette "fabrication".
5. Réalisation d'un support et d'un matériel pour conter pour chaque enfant.
Ils réalisent ensuite le décor pour qu'ils puissent chacun avoir un support pour narrer l'histoire.
Donc, ils collent de part et d'autre de la feuille un carré surmonté d'un triangle (formes découpées par l'enseignante), au centre les arbres seront réalisés avec des empreintes d'éponges rectangulaires. Le chemin est fait avec deux traits qui relient les deux maisons. Dans la forêt, les enfants peignent des "fleurs" que cueille le Chaperon rouge en chemin. Pour cela, les élèves tamponnent des points à l'aide d'un coton-tige.
Tout en faisant ce travail, nous continuons de travailler l'oral en introduisant ensuite des personnages codés :
Une fois le travail terminé, ils pourront le ramener chez eux pour conter l'histoire à leur famille.
6. Pour faire durer le plaisir de l'art du conte:
Nous aborderons ces deux albums :
Celui-ci pour aborder l'art de conter (il n'y a que des images, le texte est tout à la fin, il faut donc que l'adulte conte).
Et celui-là pour conter toujours tout en jouant avec les jeux d'ombres.
Pour poursuivre le travail oral et le vocabulaire voici les cartes de nomenclature de deux versions du conte (cliquez sur l'image pour accéder au fichier)
Version éditée par Père Castor
Version éditée par Magnard